Peut-on comparer les « révolutions de couleur » et les « printemps arabes » ?
Dynamiques démocratiques, changements institutionnels, circulations transnationales et relations internationales
Colloque international
Université Sorbonne Paris Cité (USPC)
Programme interdisciplinaire « Sociétés plurielles »
Co-responsables : Jean-Yves Moisseron (CESSMA Paris 7 et IRD) et
Anne de Tinguy (INALCO et CERI-Sciences po)
Le vendredi 25 septembre 2015
Objectifs du colloque
Se saisir des processus révolutionnaires et des dynamiques démocratiques (plus ou moins abouties) dans deux grandes régions (l’est de l’Europe et le monde arabe) pour montrer l’émergence de sociétés plurielles qui se produit lors de la contestation des Etats autoritaires ; s’interroger, en adoptant une approche pluridisciplinaire, sur l’interaction entre relations internationales et démocratisation.
Dans les années qui ont suivi l’effondrement de l’URSS, les recherches sur les processus de démocratisation ont été dominées par le paradigme de la transition. Au fil des évolutions politiques des pays issus de l’ex-URSS, ce paradigme est apparu de moins en moins pertinent et opérant. Les processus de démocratisation ont emprunté d’autres chemins que ceux qui avaient été imaginés. Et l’impact qu’ont, ou peuvent avoir, les acteurs extérieurs apparaît souvent diffus et complexe. Les révolutions de couleur qui ont éclaté dans l’espace postsoviétique comme dans les pays arabes en témoignent. Elles confirment que les crises et les conflits sont des temps forts de ces processus de démocratisation qui sont rarement linéaires. Selon les cas, ils sont ou sont susceptibles d’être les aboutissements et les révélateurs des forces profondes des évolutions sociétales et de formidables accélérateurs des processus en cours. C’est la raison pour laquelle nous proposons d’étudier la diversité des trajectoires politiques des pays concernés ainsi que le lien qui existe entre les processus en cours et les relations internationales. En réfléchissant aux dynamiques exogènes et endogènes, nous chercherons à mieux comprendre les transformations dans le monde arabe et dans les pays de l’est et interrogerons de manière critique la notion même de processus de démocratisation.
Le colloque s’articulera, dans une approche comparative des deux régions, autour de trois grands thèmes :
1 - Les origines et les déterminants des révolutions
- Facteurs déclencheurs : socio-économiques, politiques (absence de l’état de droit, rejet de la corruption, de la captation des richesses nationales par quelques-uns, de l’arbitraire, etc) et internationaux
- Emergence des sociétés civiles
- Rôle des références et des acteurs extérieurs (Etats, organisations internationales, ONG) dans l’émergence des contestations
- Impact des politiques mises en place par l’UE (objectifs poursuivis, outils de l’action européenne, limites des actions entreprises), les Etats-Unis et la Russie ainsi que de leur réception dans les pays concernés et dans les pays tiers (notamment en Russie)
2 – Les révolutions - Soudaineté et conjonction des phénomènes, effet « domino »
- Idées mobilisatrices, circulation et impact de ces idées sur les contestations ; textes « fondateurs » des mobilisations ; identification des « passeurs »
- Relations entre mouvements de jeunes de différents pays ; impact des migrations (étudiants, travailleurs, élites, etc) sur la circulation des idées ; réseaux de la contestation
- Rôle des médias, des réseaux sociaux, des nouveaux outils de diffusion de l’information (Youtube) et plus généralement des nouvelles technologies dans le développement des contestations, rôle des médias étrangers
- Figures de la contestation : leur formation, leur parcours, leurs objectifs
- Rôle des autres acteurs : associations notamment ONG étrangères (Freedom House, Soros, etc), églises, mouvements religieux, oligarques (à l’est), etc
- Objectifs des contestations
- Place de la violence
- Emergence de « modèles » politiques ou culturels
- Mots de la révolution
3 – Les répercussions des révolutions - Impact politique et institutionnel, socio-économique ; changement de régime d’accumulation
- Répercussions internationales et géopolitiques
- Régionalisation, fragmentation et recompositions territoriales, recompositions identitaires
Conclusion : la comparaison Est-monde arabe est-elle pertinente et féconde ?
Cette recherche, par définition transversale, conduira à croiser les approches des spécialistes d’Europe centrale et orientale et du monde arabe.
Langues de travail : français et anglais
Procédure
Date limite pour l’envoi des propositions de communication : 30 avril 2015.
Les propositions doivent s’accompagner d’un résumé de la communication (une page) et d’un CV de l’auteur avec une liste des principales publications (une page).
Une réponse leur sera donnée avant le 10 juin. Les auteurs dont la proposition sera acceptée devront envoyer aux organisateurs le texte de leur communication avant le 18 septembre.
Une publication est envisagée à la suite du colloque sous forme soit d’ouvrage collectif soit d’un numéro de revue.
La participation de jeunes chercheurs est souhaitée.
Les propositions doivent être envoyées à colloqueuroparabe@gmail.com
Le budget ne permettra de couvrir les frais de voyage et d’hébergement que pour un nombre limité de personnes.
Comité scientifique : Emmanuelle Armandon (INALCO), Nidhal Ben Cheikh (CRESS-Tunisie), Amel Ben Rouhma (Paris Descartes-CEDAG), Laure Delcour (projet CASCADE -7ème PCRD de l’UE européen), Petia Koleva (Université Paris 7, LADYSS), Laurence Louer (CERI-Sciences po), Georges Mink (ISP-CNRS, College of Europe, Natolin campus), Jean-Yves Moisseron (Université Paris 7, CESSMA et IRD), M’hamed Oualdi (Princeton University), Delphine Pagès-El Karoui (INALCO), Florent Parmentier (Sciences po), Anne de Tinguy (INALCO et CERI-Sciences po), Julien Vercueil (INALCO), Volodymyr Yermolenko (Mohyla Academy, Kiev)