Professeur au Département de Géographie de l’Universidade Estadual Paulista – Unesp (São Paulo University State), Câmpus de Presidente Prudente, au Brésil, Eliseu Savério Sposito est accueilli au CESSMA à l’Université de Paris par Pepita Ould-Ahmed et Cathy Chatel du 28 décembre 2021 au 27 juillet 2022.
Eliseu Savério Sposito développe des recherches dans le domaine de la géographie urbaine et économique, avec un accent particulier sur les villes moyennes et l’industrie. Ses thèmes de recherche les plus récents portent sur la ségrégation et l’auto-ségrégation socio-spatiales, la fragmentation socio-spatiale, ainsi que les transformations actuelles de l’industrie 4.0.
Diplômée d’un doctorat en géographie de l’Université de São Paulo (1990), il a réalisé un post-doctorat en géographie économique à l’Université de Paris 1 – Sorbonne-Panthéon (1995). Il a développé des partenariats scientifiques avec plusieurs universités brésiliennes et également avec les universités suivantes : Universidad de Lleida (Espagne) ; Universidade de Coimbra (Portugal) ; Université de Lyon et Université de Paris (France) ; Pontificia Universidad Católique (Chili) ; Universidad Nacional del Centro de la Provincia de Buenos Aires (Argentine).
Il a dirigé 38 masters et 29 thèses de doctorat et supervisé 9 stagiaires postdoctoraux. Il a coordonné deux grands projets de recherche, impliquant de nombreux chercheurs et étudiants : le projet "FragUrb. Fragmentação socioespacial e urbanização brasileira : escalas, vetores, ritmos e formas" (2018-2023) et le projet "Lógicas econômicas e práticas espaciais contemporâneas : cidades médias e consumo" (2011-2017).
Eliseu Savério Sposito interviendra à deux reprises durant son séjour :
- Le 17 février 2022, de 8h30 à 17h, lors de la Journée d’étude "Les territoires en marge : l’action publique en question. Comparaisons internationales", Eliseu Savério Sposito et Maria Encarnação Beltrão Sposito interviendront sur le sujet suivant : "Centralités vs Marges : la mobilité comme témoin des citoyens périphériques”. L’urbanisation brésilienne est marquée par des profondes inégalités socio-spatiales qui conduisent à des dynamiques de différenciation, aboutissant par ailleurs à la ségrégation et à sa contrepartie dialectique, l’auto-ségrégation. Ce processus, que nous associons au concept de fragmentation socio-spatiale, est davantage ressenti par les habitants des périphéries urbaines, tant ils sont éloignés des territoires les mieux desservis par les moyens de transports et de consommation collectifs (infrastructures, équipements et services urbains). Les conditions inégales qui sont offertes du point de vue des transports publics, accentuent la distance et, dans diverses circonstances, peuvent empêcher la mobilité urbaine et l’accessibilité à la ville dans son ensemble. Ces dynamiques s’opèrent à la fois dans les villes moyennes, comme Ribeirão Preto, et dans la plus grande métropole brésilienne, São Paulo. Au cours de cette intervention, nous démontrerons, à partir des témoignages des citadins interviewés, comment les conditions de transport urbain affectent leur quotidien urbain, d’un point de vue spatial et temporel.
- Le 3 mars 2022, lors de la Journée d’étude « De Marseille à l’international. Regards croisés sur la fragmentation urbaine », Eliseu Savério Sposito avec Vanessa Lacerda exposeront leurs recherches sur le sujet suivant : “Mobilité et accessibilité dans la ville fragmentée". La fragmentation socio-spatiale est compris comme un processus qui englobe différentes dynamiques, telles que la ségrégation et l’auto-ségrégation. Ce processus affecte la mobilité et l’accessibilité en rapport avec le centre-ville et les centralités urbaines, au niveau intra-urbain. Les pratiques spatiales structurent des relations importantes au sein des secteurs urbains, notamment celles liées aux activités commerciales et de services du quotidien. Ces pratiques sont révélatrices d’une ville fragmentaire, se substituant à la logique centre-périphérie des années 1990, et dont la mobilité et l’accessibilité sont affectées par le nouveau modèle de ville fragmentée. Au temps de la “ville de l’automobile”, depuis les années 1970, au Brésil, au-delà des métropoles, les villes moyennes sont les lieux où la précarisation du transport public favorise la voiture individuelle et les transports alternatifs, comme “l’uberisation” et les mototaxis. Cela impacte les relations de proximité, notamment au niveau de la mobilité des habitants qui se voit limitée en raison d’un manque d’infrastructures locales, que soit au niveau des transports en commun, ou encore au niveau des infrastructures permettant une meilleure piétonisation, et dans leur interrelation avec les activités économiques et le lieu de résidence des habitants. Des exemples empiriques montreront la superposition de ces logiques, notamment comment elles peuvent déterminer les différentes pratiques spatiales des habitants. Les résultats de cette analyse peuvent apporter une réflexion à propos de la fragilité socio-spatiale des habitants en ce qui concerne la mobilité. Elle permettra aussi de mieux visualiser les inégalités socio-spatiales existantes entre les périphéries et les zones centrales à travers une étude comparée avec quelques villes moyennes brésiliennes.
Informations scientifiques sur Eliseu Savério Sposito sur les sites internet académiques :
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