Séance du vendredi 26 mars 2021 de 11h à 13h
Séance en ligne, à suivre sur le lien suivant :
https://unipd.zoom.us/j/82234261783?pwd=VkVENSs3SDhwcytLUUhBMTJQMzFXQT09
Meeting ID : 822 3426 1783
Passcode : 614696
Catherine Deschamps est anthropologue, enseignante-chercheuse à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Nancy et membre du LHAC.
Barbara Morovich est anthropologue, enseignante-chercheuse à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Strasbourg et membre d’AMUP.
Elles ont contribué aux deux ouvrages qui seront discutés, en présence également de leurs différents contributrices et contributeurs.
Ont contribué à Esplaces (L’Harmattan, 2021) :
Marie Amalfitano, Florence Boyer, Olivier Chadoin, Viviane Claude (IUL), Manuel Delgado (Université de Barcelone), Catherine Deschamps, Pauline Guinard, Judith Hayem, Arlette Herat, Vincent Lebrou, Daphné Le Roux, Nadja Monnet, Juliette Morel, Barbara Morovich, François Nowakowski, Magalie Saussey, Anke Vrijs.
Ont contribué au dossier « Villes, cultures et engagements » du JDA :
John Bingham-Hall, Claire Bullen, Laure Carbonnel, Barbara Casciarri, Florencia Dansilio, Pierre-Alexandre Delorme, Pauline Desgrandchamp, Léa Donguy, Corinne Feïss-Jehel, Pauline Guinard, Pierre-Jerôme Jehel, Barbara Morovich, Justinien Tribillon, Elsa Vivant.
Sommaire :
http://www.afa.msh-paris.fr/wp-content/uploads/2021/02/162-163-Villes-CP-OK-suite.pdf
Engagements interdisciplinaires et questions spatiales : plaisirs et déplaisirs, instrumentalisations et (fausses) bonnes idées
Cette séance se penche sur la fabrication d’espaces, de lieux et des cultures et entend explorer la polysémie de ces mots autour de « questions spatiales » qui viennent titiller et perturber de l’intérieur cette anthropologie qui nous est chère. Il sera question à la fois d’espaces interdisciplinaires, ou encore de transformations culturelles, mais en mettant en garde contre le risque de produire des regards altérisants et exotiques. Comment l’anthropologie, les sciences sociales et les démarches culturelles renseignent sur les questions d’espaces et leurs politiques et, en retour, comment les disciplines qui font de l’espace leur objet central interrogent l’anthropologie et les arts ? Comment à partir d’un lieu spécifique, par exemple une école d’architecture, l’interdisciplinarité se fabrique-t-elle à travers des formes de co-production en actes, entre espaces, lieux et sujets, groupes ou institutions ? Comment la ville et l’urbain se trouvent à être matière plastique pour des engagements, des oppositions ou encore des compromis pour changer des espaces en prétextant une "culture" ? Les exemples présentés nous invitent à nous interroger sur le sens du mot « engagement » mis en avant par plusieurs acteur.e.s et auteur.e.s. Ces retours réflexifs et critique sur des projets urbains et sur des positions disciplinaires permettent d’éclairer de l’intérieur les processus actuels de transformations des villes.
Prenant prétexte de la parution récente de deux ouvrages traitant de ces questions, ce sont ces points qui seront présentés et débattus lors de ce séminaire de l’AFA. Interviendrons pour l’anthropologie Catherine Deschamps et Barbara Morovich, en dialogue avec d’autres auteur.e.s des ouvrages, issus de champs disciplinaires multiples.
Argumentaire du séminaire
Ce séminaire propose de repenser les dialogues et les mises à l’épreuve réciproques entre anthropologie et psychanalyse. Il s’efforce d’articuler trois lignes de questionnement :
• Clinique du terrain et terrains cliniques : des anthropologues s’interrogent sur la nature des relations interpersonnelles développées durant leurs enquêtes, le sens et les modalités de leur écoute, et, corollairement, les mobiles intimes de la parole des acteurs. Les crises économiques et politiques qui bouleversent de nombreuses sociétés s’impriment, en effet, dans la situation ethnologique. De surcroît, l’ethnologue se trouve de plus en plus fréquemment en contact avec des populations en fragilisation croissante, en état de non inscription, et même d’errance.
• Folie et État : on développera une réflexion croisée, d’un côté sur les effets sur les élaborations identitaires des nouvelles représentations du bien-être psychique, de l’autre, sur les instances de légitimation sur ce que serait une bonne santé psychique en termes de prévention, de diagnostic, de traitement et de leur évaluation. Enfin, le lien doit être souligné entre les terreurs issues de la violence de l’État et les confusions des registres du Réel, de l’Imaginaire et du Symbolique, qui font tenir l’existence singulière et les échanges sociaux. D’une certaine manière, la folie a disparu au profit de l’exclusion et de la stigmatisation des perdants. Dans les pays lointains qui ne rentrent pas dans cette industrialisation du soin, l’OMS., au contraire, préconise un retour aux dispositifs dits « traditionnels », légitimant médiums, devins et autres guérisseurs. Dans ces deux configurations du monde globalisé, les États jouent un rôle majeur, idéologique, symbolique, mais aussi institutionnalisant les corps des professionnels du soin psychique. La psychanalyse fait actuellement l’objet d’un débat social, d’autant plus aigu que c’est la singularité du sujet individuel qui est en jeu. La présence de la psychanalyse dans les institutions de soin et d’enseignement redevient l’enjeu d’une lutte, alors que la psychiatrie et la psychopathologie sont de plus en plus biologiques.
• Un dernier volet : rouvrir le débat entre anthropologie et psychanalyse de l’ordre épistémique et épistémologique, à l’heure où le cognitivisme est, pour un nombre croissant d’anthropologues, un outil de validation de leurs recherches et de leurs résultats. La généralisation de l’économie de marché a eu des effets de plus en plus prononcés sur les définitions de la souffrance psychique, des troubles mentaux, leurs modes de diagnostic et leur traitement. Dans les démocraties industrielles, on constate la dominance des modélisations biologiques et neurologiques, le retour à un primat héréditaire et la mise en avant de polices de rééducation comportementaliste.
Séminaire mensuel organisé par :
Olivier Douville, psychanalyste, Laboratoire CRPMS Université Paris 7, douvilleolivier@noos.fr
Nicole Khouri, sociologue, IMAF khouri.n@wanadoo.fr
Julie Peghini, anthropologue, Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris 8, Laboratoire CEMTI, julie.peghini@univ-paris8.fr
Monique Selim, anthropologue, directrice de recherche émérite à l’IRD CESSMA monique.selim@ird.fr
Maison Suger
Centre international de recherche, d’accueil et de coopération pour chercheurs étrangers de haut niveau de la Fondation MSH
Située dans le Quartier Latin, centre historique de Paris, la Maison Suger a été créée en 1990 par la Fondation Maison des Sciences de l’Homme afin d’offrir aux chercheurs étrangers en sciences humaines et sociales devant séjourner à Paris - pendant des durées prolongées, dans le cadre de collaborations avec des équipes et des chercheurs français et étrangers - un environnement de travail et de vie adapté à leurs besoins. Elle a également pour mission de favoriser les échanges entre chercheurs de toutes disciplines et nationalités, afin de susciter et révéler de nouvelles perspectives et de nouveaux projets ou programmes de coopération scientifique.
La FMSH prend en charge environ un tiers des coûts de fonctionnement globaux de la Maison Suger afin de permettre d’optimiser l’accueil de tous les chercheurs étrangers qui séjournent dans cette institution.
La Maison Suger est animée par une équipe assurant l’accueil et le soutien scientifique des chercheurs invités.