GANIER Charles

Histoire de l’Iran et de l’Empire Ottoman

Histoire contemporaine

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Sujet de Thèse

Un domaine à garder : la province iranienne d’Ourmia face aux ambitions ottomanes et russes (1905-1912)

Directeur de thèse : Olivier Bouquet

Communications

Institut Français du Proche-Orient (Beyrouth, Liban), 9 juin 2024 : communication intitulée : « Humanitarian Fund Transfers – and Diversion - from the USA to Iran in the early 20th century : The Petros Ellias Case (1900s) », workshop “« It’s a rich man’s world ? » Financing Humanitarian Aid and Development in the Middle East since the mid-19th century.” (8-9 juin 2024).

Université Galatasaray (Istanbul, Turquie), 15 mai 2024 : conférence intitulée : « Aux origines des repères politiques de l’Iran contemporain (XXe-XXIe siècles) : La révolution constitutionnelle iranienne, 1905-1911. »

EHESS, Séminaire « le Caucase entre les empires », 5 avril 2024 : conférence intitulée : « Un "Petit Jeu" à côté du Grand : la rivalité russo-ottomane sur l’Azerbaïdjan iranien, stratégies d’influence, politique kurde et conflit mondial, 1878-1918 ».

INALCO, journée annuelle du CERMI (Centre de Recherche sur le Monde Iranien), 22 mars 2024 (à venir) : intervention dans le panel consacré aux études iraniennes contemporaines. Communication intitulée : « L’occupation ottomane des régions d’Ourmia et de Savoudj-Bulaq (1905-1912) : la province iranienne d’Azerbaïdjan face aux visées stratégiques ottomanes »

Université Aix-Marseille, 29 novembre 2023, séminaire « Géopolitique de la Turquie », communication intitulée : « Distance et rapprochement méfiant : problématiques du voisinage irano-turc (XIX-XXe siècles). »

Université de Paris (devenu Paris-Cité), 7 décembre 2021, séminaire « Historiographies extra-européennes », intitulé de la communication : « Les historiographies et la question des langues : où lire l’Histoire en milieu "babélisé" ? »

Université Aix-Marseille, 18 novembre 2021, journée de recherche « Mondes iraniens et mongols » ; intitulé de la communication : « La Crise d’Ourmia, une province iranienne au cœur de la rivalité russo-ottomane (1907-1914). »

Institut Français de Recherche en Iran (Téhéran), 21 février 2019, séminaire doctoral ; intitulé de la communication : « La plaine d’Ourmia : un exemple de géopolitique des empires en Iran (avant-guerre et guerre, 1907-1919). ».

Université de Téhéran, 18 décembre 2018, colloque « L’Iran en transition, l’Iran de la Révolution constitutionnelle à la fin des Qadjars » : intitulé de la communication : « French perceptions of the Constitutional Movement in Tabriz after the closing of the First Parliament (july 1908) ».

Résumé de thèse

Alors que l’Iran Qajar [1786-1925] connaît, au tournant du XXe siècle, une situation de faiblesse militaire, de faillite financière, et d’instabilité politique fortes – culminant pendant la révolution constitutionnelle de 1905-1911 – l’Empire Ottoman engage en 1905 une occupation des régions iraniennes d’Ourmia et de Savoudj-Bulaq, à la frontière ouest de la province d’Azerbaïdjan, qui ne s’achève qu’en 1912. Cette entreprise implique certes une progression territoriale de l’armée ottomane, mais avant tout un effort de ralliement des tribus kurdes iraniennes de la frontière, au nom d’un discours de protection des populations sunnites contre l’Etat Qajar. Cette politique fonctionne largement, nombre de ces tribus entretenant un rapport d’hostilité croissante envers le pouvoir Qajar depuis les années 1880.

Fracturé par la révolution constitutionnelle, l’Etat iranien ne parvient pas à s’opposer à cette invasion, tant le rapport de force lui est militairement défavorable. Les différentes populations des régions d’Ourmia et de Savoudj-Bulaq – Turcs Afshars, Assyriens, Arméniens et Kurdes – se retrouvent ainsi sans véritable soutien de Téhéran, ni de Tabriz, durant cette crise. Qu’il s’agisse de tentatives infructueuses de résistance militaire à l’échelle locale, ou d’efforts diplomatiques vains, la région en question subit l’occupation ottomane sans moyens sérieux d’y mettre fin. Ce n’est que l’intervention militaire de la Russie dans la province d’Azerbaïdjan, une première fois de façon partielle à partir d’avril 1909, puis de façon complète à partir de décembre 1911, qui conduit à la retraite de l’armée ottomane en novembre 1912.

À travers l’étude de cette crise, ce travail se propose d’éclairer l’incapacité de l’Etat Qajar à protéger ses « Domaines gardés » à la veille du conflit mondial, faillite politique et militaire qui marque les trois dernières décennies de l’histoire de la dynastie. De même, il se propose d’étudier à partir de cette situation les rapports, en ce début de XXe siècle, des populations tribales de la frontière irano-ottomane, en particulier kurdes, à cet Etat Qajar pour lequel la relation avec le monde tribal nomade est une nécessité de stabilité. De manière secondaire, ce travail propose une étude sur un aspect peu connu de la politique de l’Empire Ottoman hamidien, puis unioniste, vis-à-vis de l’Iran voisin.