JAOFENO Sonny Marie

Sujet de Thèse

Les diplômées malgaches (1945-1972) : vers l’émergence d’une élite féminine

Directeur de thèse :

• Didier Nativel

Axes :

• Savoirs : Acteurs, Pouvoirs, Territoires.

Résumé de thèse

• Mon étude des trajectoires scolaires et professionnelles de jeunes femmes malgaches a pour cadre les années qui suivent immédiatement le deuxième conflit mondial, marquées dans cette île, colonie française de l’Océan indien, par une effervescence politique, une offre de formation plus étoffée ainsi que des possibilités de travail et d’évolution sociale plus ouvertes. L’île accède à l’Indépendance en 1960 mais nous étirons notre borne chronologique à 1972 car il est admis par les spécialistes que c’est à la chute du premier président malgache Philibert Tsiranana en 1972, que s’opère la véritable césure politique et culturelle.
  L’administration coloniale met ainsi en place un enseignement fortement genré qui mobilise les femmes, dans leur rôle de mère, pour soutenir les efforts des colonisateurs.
  A l’indépendance en 1960, l’enseignement, vu comme le seul moteur de développement, est la principale préoccupation de la nouvelle « république des instituteurs » malgache, conduite par l’ancien Professeur- assistant Philibert Tsiranana. Le legs des années de présence française conforte les diplômés, ou avarapianarana, dans leur image de réussite et de compétence. L’école est donc réellement devenue un enjeu de compétition sociale, et à l’écoute des discours des dirigeants du parti présidentiel PSD, un enjeu de compétition « ethnique ». Quelles sont les possibilités de travail qui leur sont offertes d’abord dans un système colonial où l’ossature de l’enseignement est fortement marquée par une dualité raciale, statutaire et sexuelle ? Existe-t-il des permanences ou des ruptures dans l’offre scolaire et les possibilités de carrières offertes aux jeunes femmes malgaches dans la période postcoloniale ?
  Notre sujet, à la croisée d’une histoire sociale, culturelle et politique de Madagascar, adopte la « perspective du genre ». Mon projet de thèse entend mettre l’accent sur la phase de la décolonisation et souhaite adopter une démarche comparatiste en mettant en relation, dans la mesure du possible, des expériences scolaires et professionnelles féminines des colonisées en AOF, en Indochine ou encore dans l’Empire britannique.