Journée “La recherche face à l’impératif de la durabilité : les défis de la coproduction de connaissances face aux logiques de la marchandisation et aux enjeux d’émancipation"

UMR CESSMA
6 février 2023, 10 :30 à 17 :00

Organisation journée : Valeria Hernández (UMR CESSMA- Axe 3 et CoSav Climat IRD)
Axe « De la question sociale à la question environnementale :
mutations du travail, genre et financiarisation »

Bâtiment Olympe de Gouge - Modalité hybride

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Bien que le diagnostic d’une crise climatique et environnementales majeure soit globalement partagé, les analyses ne donnent pas le même poids aux différents facteurs en jeu ni aux relations entre eux et, de ce fait, les formes d’action pour y faire face font débat. On assiste à une multiplication d’interpellations critiques autour des processus de marchandisation (le rapport à la nature, le rôle de la science et de la technologie, les formes du politique, entre autres) et aussi autour des prémisses qui ont fondé les projets émancipatoires depuis plus d’un siècle.

Au sein des communautés scientifiques, la multiplication des défis sociétaux qui requièrent des analyses complexes, interdisciplinaires et dont les solutions impliquent un changement de pratiques sociales, a conduit à une révision du modèle de transfert des savoirs scientifiques vers la société et à une revalorisation des approches participatives ayant pour ambition d’aller au-delà de l’objectif de sensibiliser les citoyens aux enjeux environnementaux et sociétaux. Parmi ces approches, la démarche de coproduction de connaissances a acquis ces dernières années une place d’importance pour aborder les défis climatico-environnementaux actuels. Les approches interdisciplinaires et multi-acteurs (trans et intersectorialité) constituent pour beaucoup de chercheurs une référence dans leurs pratiques de recherche habituelles, mais l’idée de co-construire avec des partenaires non-académiques leurs problématiques de recherche ou de co-définir avec ces derniers les stratégies pour les aborder sont, elles, moins familières. En contrepoint, la société civile, habituée à la figure de l’expert, attend des scientifiques qu’ils « transfèrent » des solutions élaborées dans les lieux de recherche, généralement éloignés des circuits quotidiens des acteurs non-académiques. Donc, lorsqu’un groupe d’acteurs académiques et non académiques se propose de co-définir ensemble un problème et une stratégie de recherche afin de coproduire une solution, le cadre de référence traditionnel est interpelé.

La littérature fait preuve d’une grande diversité d’expériences de coproduction de connaissances autour de différents problèmes complexes : changement climatique, souveraineté alimentaire, polarisation économique accrue, etc. La notion de coproduction est définie de manières très différentes, voire parfois contradictoires entre elles, ce qui montre la nécessité d’expliciter avec précision comment on la définit dans le cadre de chaque processus coproductif. Cependant, on peut identifier grosso modo certains points de convergence : l’idée que l’interaction entre différents savoirs met en place un dialogue qui se construit sur une temporalité longue ; que ce dialogue permet l’édification d’un langage commun qui est le socle à partir duquel il est possible de co-définir les problèmes à traiter et d’identifier les contributions de chaque composante ; qu’il faut s’accorder sur les formes de circulation et les modes de partage des connaissances coproduites ; que tous ces aspects doivent être discutés et rediscutés tout au long du processus coproductif.

Afin d’ouvrir un espace de réflexion au sein de notre axe « De la question sociale à la question environnementale : mutations du travail, genre et financiarisation » sur les dispositifs de recherche en interdiscipline et intersectorialité, on propose de revenir sur quatre expériences (1- Apprenant ensemble autour du feu. Expériences de coproduction de connaissances interculturelles avec la culture indigène Pemón dans le parc national de Canaima, Venezuela [Bibiana Bilbao, confirmée] ; 2- Gengibre - Rapport à la nature et égalité de genre. Une contribution à la théorie critique à partir de pratiques et mobilisations féministes dans l’agroécologie au Brésil [Isabelle Hillenkamp, confirmée] ; 3- Aprender de los conflictos ambientales [Univ. Padue, 2 à confirmer] ; 4 coproduction de connaissance autour de la question climatique, Argentine [Valeria Hernández, confirmée] ; 5- Dialoguer avec les sciences sociales depuis la biologie : incendies au Gran Chaco [à confirmer]) afin de partager les enjeux identifiés dans chaque cas. En particulier, on cherche à comprendre les défis épistémologiques, politiques et sociaux d’une recherche ouverte au dialogue interdisciplinaire et intersectoriel dans le cadre de l’impératif de durabilité auquel sont confrontées nos sociétés contemporaines. On cherche également que le retour sur ces expériences nourrisse les débats autour des processus de marchandisation en place dans nos sociétés contemporaines et qu’il apporte des éléments nouveaux pour complexifier notre réflexion sur les voies d’une transformation des relations sociales profondément inégalitaires sur différents plans (économique, politique, genre, etc.).

10:30-ouverture (Pacale Absi et Laurent Bazin)

Table 1 animation Pepita Ould Ahmed (a confirmer)
10:45-11 :10 (20’ exposé + 5’ questions pour eclarissement points precis) Bibiana Bilbao
11:10-11 :35 (20’ exposé + 5’ questions pour eclarissement points precis) Rodrigo San Martin
11:35-11 :50 commentaires Serge Janicot (collegue climatologue IRD, a l’IPSL a confirmer)
11:50-12 :30 questions de fond et debat

12:30-14 dejeuner