Professeure au Département de Géographie de l’Universidade Estadual Paulista – Unesp (São Paulo University State), Câmpus de Presidente Prudente, au Brésil, Maria Encarnação Beltrão Sposito est accueillie au CESSMA à l’Université de Paris par Pepita Ould-Ahmed et Cathy Chatel du 28 décembre 2021 au 27 juillet 2022, avec le soutien de l’IRD (bourse Mobilité Sud-Nord durant 3 mois).
Maria Encarnação Beltrão Sposito développe des recherches dans le domaine de la géographie urbaine, avec un accent particulier sur les villes moyennes. Ses thèmes de recherche les plus récents portent sur la ségrégation et l’auto-ségrégation socio-spatiales, la fragmentation socio-spatiale, ainsi que la consommation dans les villes moyennes.
Diplômée d’un doctorat en géographie de l’Université de São Paulo (1991), elle a réalisé un post-doctorat en géographie économique à l’Université de Paris 1 (1995). Elle a développé des partenariats scientifiques avec plusieurs universités brésiliennes et également avec les universités suivantes : Universidad de Lleida et Universidad de Barcelone (Espagne) ; Universidade de Coimbra et Universidade de Porto (Portugal) ; Université de Lyon, Université d’Avignon et Université de Paris (France) ; Pontificia Universidad Católique (Chili) ; Universidad Nacional del Centro de la Provincia de Buenos Aires (Argentine).
Elle a dirigé 28 masters et 30 thèses de doctorat, dont une en co-tutelle avec l’Université d’Avignon, et supervisé 10 stagiaires postdoctoraux. Elle a été la coordinatrice de cinq grands projets de recherche, impliquant de nombreux chercheurs et étudiants. Elle dirige actuellement le projet de recherche intitulé "FragUrb. Fragmentation sociospatiale et urbanisation brésilienne", financé par la FAPESP (2018-2013) auquel participe Cathy Chatel, ingénieur de recherche à l’Université de Paris, UMR CESSMA.
Maria Encarnação Beltrão Sposito interviendra à deux reprises durant son séjour :
- Le 17 février 2022, de 8h30 à 17h, lors de la Journée d’étude "Les territoires en marge : l’action publique en question. Comparaisons internationales", Maria Encarnação Beltrão Sposito et Eliseu Savério Sposito interviendront sur le sujet suivant : "Centralités vs Marges : la mobilité comme témoin des citoyens périphériques”.
L’urbanisation brésilienne est marquée par des profondes inégalités socio-spatiales qui conduisent à des dynamiques de différenciation, aboutissant par ailleurs à la ségrégation et à sa contrepartie dialectique, l’auto-ségrégation. Ce processus, que nous associons au concept de fragmentation socio-spatiale, est davantage ressenti par les habitants des périphéries urbaines, tant ils sont éloignés des territoires les mieux desservis par les moyens de transports et de consommation collectifs (infrastructures, équipements et services urbains). Les conditions inégales qui sont offertes du point de vue des transports publics, accentuent la distance et, dans diverses circonstances, peuvent empêcher la mobilité urbaine et l’accessibilité à la ville dans son ensemble. Ces dynamiques s’opèrent à la fois dans les villes moyennes, comme Ribeirão Preto, et dans la plus grande métropole brésilienne, São Paulo. Au cours de cette intervention, nous démontrerons, à partir des témoignages des citadins interviewés, comment les conditions de transport urbain affectent leur quotidien urbain, d’un point de vue spatial et temporel.
- Le 3 mars 2022, lors de la Journée d’étude « De Marseille à l’international. Regards croisés sur la fragmentation urbaine », Maria Encarnação Beltrão Sposito exposera ses recherches sur le sujet suivant : “Les communautés fermées au Brésil - une perspective sur le processus de fragmentation socio-spatiale”.
Au niveau conceptuel, la fragmentation socio-spatiale englobe différentes dynamiques, parmi lesquelles se trouvent les processus de ségrégation et d’auto-ségrégation. Car la fragmentation sociospatiale ne renvoie pas seulement à la division sociale de l’espace (résidences fermées), mais inclut des pratiques spatiales qui sont menées pour la consommation et les loisirs, en considérant ainsi la récente redéfinition du découpage économique de l’espace (activités commerciales et de services). L’urbanisation latino-américaine a été marquée, des années 1950 à la fin du siècle, par la prédominance de la logique spatiale centre-périphérie, selon laquelle les plus pauvres occupaient les quartiers les plus éloignés et les moins pourvus de conditions adéquates pour la vie urbaine. Au cours des dernières décennies, la tendance à l’implantation de quartiers résidentiels fermés en périphérie de la ville, conduit à de nouvelles formes de séparation, puisque les populations des couches pauvres sont physiquement proches des couches des classes moyennes et riches, ce qui explique l’importance accordée aux systèmes de surveillance et contrôle. Dans cette intervention, nous démontrerons les particularités des espaces résidentiels fermés au Brésil et les changements dans les pratiques spatiales de ses résidents, à partir de la superposition de la logique spatiale centre-périphérie avec la logique spatiale fragmentaire.
Informations scientifiques sur Maria Encarnação Sposito sur les sites internet académiques :
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