NATALIA DEXTREIT

Sujet de thèse :
Patrimoine et construction nationaliste à Nankin : entre fabrique urbaine et instrumentalisation du passé.

Directeur de thèse : Nathalie FAU (CESSMA)

Co-directeur de thèse : Thierry SANJUAN (PRODIG)

Résumé de thèse :
Nous assistons actuellement à une reconfiguration du discours national chinois. Au lieu de rejeter certaines périodes de l’histoire, ce nouveau discours national assimile toutes les périodes historiques, y compris celles opposées à son ancienne lecture de l’histoire et essaie d’en gommer toutes les aspérités. Ce nationalisme devient ainsi le fondement de la construction d’un État-nation chinois unifié.
Or cette relecture du passé se manifeste notamment à travers le patrimoine, dans la façon dont sont valorisés ou non les monuments dans le cadre d’un tri patrimonial permanent, l’attitude des autorités chinoises pouvant osciller entre patrimonialisation, oubli, destruction, puis reconstruction.
Cette thèse a donc pour ambition d’analyser les politiques du patrimoine à Nankin et la façon dont le passé y est instrumentalisé pour le rendre conforme au discours national chinois, mais également d’étudier à l’échelle locale les enjeux liés à la fabrique urbaine et au marketing territorial de ce patrimoine.
En effet, les patrimoines s’inscrivent aussi dans une stratégie de marketing urbain où le discours politique va leur donner une certaine inflexion, le passé étant réinterprété non seulement afin qu’il corresponde à la vision contemporaine des autorités, mais aussi pour qu’il apparaisse attractif et vendeur.
Nous prendrons l’exemple de la ville de Nankin pour étudier ces politiques du patrimoine, car elle a été la capitale du pays à dix reprises au cours de l’histoire et comporte un nombre conséquent de monuments de différentes époques (à la fois du passé impérial et républicain de la Chine), constituant ainsi un « palimpseste urbain » complexe.