Chargé de Recherche
Sociologue
Institut de Recherche pour le Développement
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Thèmes de recherche
- comment les acteurs criminels contribuent-ils à la transformation des systèmes politiques ?
- quelles sont les normes (officielles et non officielles) qui régissent les systèmes politiques ?
- l’informalité politique (illégalismes et arrangements) entre acteurs privés et publics comme fondement des pratiques politiques au sein de l’Etat.
Recherches actuelles
- les rapports entre criminalité organisée et autorités officielles (politiques et institutionnelles) sur le marché de Tepito (Mexico, Mexique).
- les rapports entre acteurs sociaux intégrés développant des activités informelles (tolérées) et acteurs sociaux criminels développant des activités souterraines (tolérées ou réprimées) sur le marché de Tepito (Mexico, Mexique).
Parcours de recherche
Chronologiquement, il serait possible de résumer l’évolution de ma problématique scientifique à partir des questions qui ont ponctué mon cheminement de terrain :
• au cours de ma thèse de doctorat a été posé le problème de la définition d’un modèle de planification urbaine de type fonctionnaliste ;
• durant mon séjour au Togo, j’ai cherché à savoir pourquoi ce modèle n’était pas applicable dans certains pays en développement ;
• pendant mon affectation au Mexique, mes recherches ont porté sur la mise en œuvre de politiques urbaines qui se substituent à la planification urbaine afin de contrôler socialement l’espace faute de pouvoir orienter l’expansion urbaine ;
• depuis mon retour du Mexique (1989) je me suis posé la question de savoir quelles sont les limites de ces politiques urbaines de "laisser-faire" dans l’espace, en échange d’un contrôle socio-politique, et si certaines évolutions politiques contemporaines au retour de régimes "démocratiques" et à la mise en œuvre de politiques économiques ’’libérales", compatibles avec le "laisser-faire" précédemment mentionné, ne sont pas porteuses d’effets pervers dans la mesure où des modes d’organisation sociale (comme le clientélisme) ainsi que certaines pratiques dans l’exercice du pouvoir (la fraude électorale, l’autoritarisme des gouvernants, les abus de pouvoir) n’ont pas été évacués ; ces pratiques auraient même plutôt tendance à déboucher sur une accentuation des clivages sociaux (par un renforcement des inégalités) ainsi que sur une recrudescence des comportements déviants (la corruption, la violence criminelle) susceptibles de remettre en cause les objectifs de démocratisation des systèmes politiques et de redressement économique ;
• La question fondamentale que pose le problème de la planification urbaine au Mexique, ainsi que cela est apparu à l’issue de notre travail, est celle de la capacité des pouvoirs publics à mettre en œuvre une véritable politique de décentralisation et d’aménagement du territoire. Une telle politique semble, en effet, incompatible avec l’équilibre du rapport de forces entre les différents acteurs, équilibre qui fondait, jusqu’aux années 2000, le système politique mexicain dans son ensemble, et grâce auquel la paix sociale avait pu être préservée. Envisager une modification dans les alliances et les rapports de forces, comme cela est apparu à l’occasion du déclenchement de la guerre contre la drogue (2007) a conduit à sacrifier cette politique de consensus, et a débouché sur une recomposition des modes de partage du pouvoir ainsi que sur une transformation globale des rapports sociaux. L’étude du phénomène de la drogue montre justement qu’un renversement des alliances et des rapports de force est en train de s’opérer, mais là ou il n’était pas prévu – sous la pression des narco-trafiquants, et au détriment des traditionnels maîtres de clientèles qui leur deviennent inféodés. De la même manière que la rente de corruption liée à la rente foncière avait auparavant été utilisée dans nos recherches comme une entrée pour comprendre les changements affectant le système politique mexicain, et parce que la rente foncière a été tarie à cause de modifications institutionnelles (privations des terres collectives fédérales), il est apparu pertinent de réorienter nos recherches sur l’évolution du système politique mexicain vers l’étude de la corruption liée à la rente illégale du trafic de drogues qui avait supplanté la rente foncière à partir du début des années 1990. Sur ces bases d’analyse, à partir de 1993, un nouveau programme de recherche fut initié, centré sur la thématique "Criminalisation des pouvoirs, corruption, violence et trafic de drogue".
Enseignements
● Etablissement : IHEAL (Paris III)
Discipline : Sociologie politique
Thème : Etat et corruption en Amérique latine
26 heures par an depuis 1999
Niveau : master
● Etablissement : IEDES (Paris I)
Discipline : Sociologie politique
Thème : Mafias, corruption, drogues
12 heures par an depuis 2010
Niveau : master
Sélection bibliographique
- Ouvrages et coordination d’ouvrages
● Drogue et pouvoirs (du Mexique aux paradis), Paris, l’Harmattan, 1999, 412 p.
● L’informalité politique urbaine, ouvrage collectif en cours de rédaction
● Normes, arrangements et transgressions, ouvrage personnel en cours de rédaction
- Articles et chapitres d’ouvrages
● L’informalité politique en ville, article collectif de positionnement, en cours de rédaction
● La coopération déviante. De nouveaux pouvoirs sont-ils en train d’émerger ?, article rédigé, en cours de publication, 29 p.
● Les collusions corruptives comme fondement de la crise du capitalisme financier, article rédigé, en cours de publication, 36 p.
● Le cyber-pavillon noir, article rédigé, en cours de publication, 23 p.
● Essai de caractérisation des différentes organisations illégales avec focalisation sur les mafias criminelles, article rédigé, en cours de publication, 27 p.
● Les lois du marché : une norme amorale favorisant des collusions corruptives ?, article rédigé, en cours de publication, 21 p.
● Vers une recherche des normes criminelles, article rédigé, en cours de publication, 26 p.
● Les illégalismes criminels rapportés au système politique mexicain, article rédigé, en cours de publication, 39 p.
● Systèmes politiques et postmodernité analysés à l’aune du trinôme "globalisation - subjectivation - altérité", article rédigé, en cours de publication, 23 p.