Takayuki Nakamura est Maître de conférences de littérature francophone et de langue française à la faculté de droit de lʼUniversité Waseda (Tokyo). Ses recherches portent sur la pensée et de la littérature de l’atlantique noir et des diasporas africaines dans l’espace francophone. Il a publié plusieurs livres au Japon sur ce thème. Il a séjourné en 2009-2010 à l’Université des Antilles en Martinique, et il a aussi plusieurs publications en français. Il est également traducteur de Edouard Glissant, Aimé Césaire, et plus récemment David Diop, Patrick Chamoiseau et Alain Mabanckou en japonais.
Parmi ses activités de recherches, il a coordonné en 2015-2017 un projet sur la revue Présence Africaine « Présence Africaine : vers de nouvelles perspectives politiques et culturelles », à lʼInstitut de recherche sur les langues et les cultures d’Asie et d’Afrique (ILCAA) à Tokyo dont il a tiré plusieurs publications en français. Il s’intéresse plus largement à la contribution des revues et journaux au développement de la conscience noire dans les paysnfrancophones au 20e siècle (les revues culturelles et politiques : Légitime Défense, Tropiques, Présence Africaine, Acoma, etc.)
Takayuki Nakamura est accueilli CESSMA pour une durée d’un an (mai 2023-avril 2024) pour réaliser un projet intitulé "Transmissions et narration de la mémoire de la traite et de l’esclavage après la loi Taubira (2001) chez les écrivains francophones".
Contact : nakamuu@waseda.jp
Page professionnelle : https://w-rdb.waseda.jp/html/100001277_en.html
Présentation de Takayuki Nakamura au conseil de laboratoire du 15 mai 2023 :
"Mon prénom, c’est Takayuki. Venant du Japon, j’appartiens normalement à l’Université Waseda située à Tokyo. Je suis membre de la faculté de droit de cette université, mais je ne suis pas spécialiste du droit. Dans ma faculté, je suis chargé de cours qualifiés des « arts libéraux » ainsi que l’initiation du français aux étudiants de la faculté de droit comme deuxième langue étrangère. C’est mon travail quotidien au Japon. Mais cette année, ma faculté m’a autorisé à obtenir le congé sabbatique (avril 2023 à mars 2024).
En tant que chercheur, j’ai beaucoup travaillé sur les œuvres d’Édouard Glissant. La rencontre avec ses œuvres m’a conduit à séjourner en Martinique pendant un an. Je pourrais dire que cette expérience du séjour a profondément changé ma vie professionnelle. Dès lors, je pense que la littérature ne se limite pas à la dimension textuelle et abstraite, si j’ose dire, mais elle est bien ouverte à la réalité perceptible. L’image est indissociable au réel. Si vous imaginez l’humidité de la saison de pluie du printemps à l’été du Japon, vous devez visiter le pays et sentir cette humidité avec votre corps. C’est la façon plus simple d’imaginer le monde. Dans un sens, je ne me considère pas seulement comme un chercheur dans le domaine littéraire. Je me considère plutôt comme un chercheur interdisciplinaire. Parce que la réalité du monde est tellement compliquée que vous ne pouvez pas la connaître et la deviner d’une manière unique et absolue. C’est pour cela que je m’intéresse également à l’histoire, à la sociologie, à la philosophie et à l’anthropologie.
Mon intérêt principal, c’est la culture de la diaspora africaine. Actuellement, je prépare un livre pédagogique en japonais. J’ai l’intention de tracer un itinéraire spirituel des gens en esclavage à travers plusieurs siècles de la traite et de l’esclavage transatlantiques. L’héritage central de la culture de la diaspora africaine, c’est la musique. C’est dans la musique que l’on peut écouter et sentir « l’âme du peuple noir », comme le disait W. E. B. Dubois.
J’ai un autre projet qui correspondrait plutôt à l’intérêt du CESSMA. Il est intitulé « Transmission et narration de la mémoire de la traite et de l’esclavage après la loi Taubira chez les écrivains francophones ». Je m’intéresse toujours à la relation entre l’esthétique et le politique. Pour cela, je viens d’assister le 10 mai à l’événement commémoratif dirigé par l’Institut du Tout-Monde dont le fondateur est Édouard Glissant, sous le parrainage de l’UNESCO. Mon projet est subventionné par la fondation scientifique du gouvernement japonais de cette année à 2026".
Takayuki Nakamura"