Travail asiatique Paris XIIIe

Type de programme

Idex UP

Date début et fin du programme

janvier 2020 - janvier 2023 (36 mois)

Nom des responsables

• GUERASSIMOFF Eric, UMR CESSMA & UFR LCAO, Facultés des Lettres, porteur principal
• POISSON Emmanuel, FRE IFRAE & UFR LCAO, Faculté des Lettres, co-porteur
• BARON Flora, chargée de mission chez BATIK International, 64 rue Clisson, 75013 Paris

Résumé

Ce programme consiste en une action de recherche participative en vue de collecter et interpréter les traces personnelles (matérielles et immatérielles) de l’expérience du travail, des migrants asiatiques et de leurs descendants, dans la capitale et les territoires coloniaux et postcoloniaux qui lui étaient connectés. L’équipe est composée de huit enseignants-chercheurs, doctorants et mastérants, travaillant avec une association implantée dans le XIIIe arrondissement de Paris, Batik International (http://batik-international.org/) ; sa principale ambition est d’expérimenter la collecte de documents personnels, évaluer son intérêt scientifique et social, afin d’éventuellement la poursuivre en l’amplifiant. Le XIIIe arrondissement de Paris constitue un terrain idéal pour mettre en œuvre cette collecte. Dès la fin des années 1970, les enquêtes ethnographiques, sociologiques et historiques auprès des populations asiatiques de l’arrondissement mettent en lumière qu’il s’agit très majoritairement de réfugiés ayant quitté la péninsule indochinoise, dans le contexte de la décolonisation, d’origine chinoise pour une majorité d’entre eux, avec un parcours migratoire comprenant souvent plusieurs étapes. Se trouvent ainsi concentrée dans l’arrondissement, une population migrante composée de Vietnamiens, Cambodgiens, Laotiens ou Chinois, originaires des colonies françaises d’Asie (Indochine, mais aussi Nouvelle Calédonie ou Nouvelles Hébrides), et leurs descendants, porteurs d’une mémoire de la colonisation et de la décolonisation, et susceptibles d’en avoir conservé des traces. Des études sociologiques ou géographiques, comme des reportages journalistiques, ont réuni et offert au public, surtout au cours des années 1980, des échantillons de récits de vie ; il y a lieu désormais d’organiser la collecte systématique de toutes les traces, ambition historique dont ce projet souhaiterait étudier la faisabilité. Cette action de recherche participative concerne ainsi à la fois l’écriture de l’histoire, la construction d’une mémoire apaisée, la lutte contre des représentations erronées, la mise en lumière de la genèse et des évolutions des stéréotypes liés au travail de ces populations provenant de la péninsule indochinoise, de leurs descendants, de la période coloniale à nos jours.