Programme 2021

Séminaire mensuel de l’axe Savoirs (1er semestre 2021) :

  • 19 mars, de 17h30 à 19h, Marie Chosson :

"Du mode d’être à la culture : difficultés et enjeux de la traduction du discours international en langue maya tseltal"

Dans les Amériques, certains groupes autochtones politiquement actifs négocient leur place sur la scène politique régionale, nationale et internationale, en s’appuyant de plus en plus sur les textes des Nations unies qui énoncent les droits fondamentaux des peuples autochtones. Alors que les concepts de « culture », « tradition » ou encore « coutume » sont devenus des outils indispensables dans certaines revendications sociopolitiques, et à partir d’une étude de cas, l’article présenté s’attache à explorer les tensions et problèmes existants dans le processus de traduction de ces termes dans les différentes versions de la Déclaration des droits des peuples autochtones produites en tseltal, une langue maya. Une première approche, sémasiologique, par la mise en miroir de ces traductions avec la signification de tous les termes liés à ces concepts et utilisés dans la vie quotidienne des populations locales, permet d’évaluer les importantes divergences sémantiques entre la langue source et la langue cible. Par la suite, un retour onomasiologique et une attention particulière à leur traduction révèle la création d’espaces sémantiques intermédiaires et la volonté de leurs auteurs d’adapter le discours universel au contexte local, dans une traduction interculturelle complexe qui répond aussi bien aux attentes externes qu’aux intérêts des acteurs.
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  • 9 avril : Olivier Bouquet - Présentation de l’article " La revanche de la mémoire en Turquie : qui est le « vrai Köprülü » ?".

Depuis une trentaine d’années, le recul du kémalisme, l’arrivée au pouvoir en 2002 d’une formation islamique (le Parti de la justice et du développement) favorable à la redécouverte du passé impérial et le déploiement de la politique étrangère turque vers des territoires anciennement ottomans ont engagé une mutation profonde de la culture républicaine et des représentations des citoyens turcs vis-à-vis de leur passé. L’histoire impériale prend sa revanche, les grandes familles ottomanes aussi. Elles défendent d’autant plus ardemment d’anciennes lettres de noblesse impériale remises au goût du jour par les autorités d’Ankara qu’elles sont ramenées à une identité de Turcs blancs inversement dévalorisée. Le présent article en donne une illustration à partir des débats qui entourent l’ascendance de Mehmed Fuad Köprülü (1890-1966), l’historien turc le plus important du XXe siècle. Il retrace les échanges entre l’auteur de l’article et des descendants qui se réclament d’un accès à une mémoire familiale que seule l’appartenance lignagère confère. Il explique en quoi les historiens de métier ont tout intérêt à intégrer la généalogisation des mémoires familiales à leur objet d’étude. L’avantage est double : aborder des réalités ottomanes sous un jour nouveau ; gagner un éclairage complémentaire sur les enjeux de la néo-ottomanisation de la nation turque.
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  • Séminaire du mardi 11 mai, de 17.30 à 19.00

Marie-Albane de Suremain présentera l’ouvrage, paru cette année, qu’elle a co-dirigé avec Eric Mesnard :

"Enseigner les traites, les esclavages, leurs abolitions et leurs héritages : une approche internationale d’une histoire en partage"

L’histoire des traites, des esclavages, des abolitions et de leurs héritages est trop souvent mal connue ou invisibilisée. La demande sociale est pourtant forte et de grandes enquêtes scientifiques nourrissent une recherche internationale qui éclaire les questions d’aujourd’hui, autour de la construction des identités politiques et des discriminations. Cependant, beaucoup reste à faire car les avancées de l’histoire scolaire ne sont jamais acquises.
Cet ouvrage offre un tour d’horizon international exceptionnel sur les programmes scolaires et les pratiques pédagogiques de l’école élémentaire au lycée en mettant en connexion l’Afrique, les Amériques et l’Europe. De nombreux retours d’expérience et des propositions pédagogiques pluridisciplinaires enracinées dans la recherche sont présentées. Ce livre s’adresse aux spécialistes de l’école ainsi qu’à un large public, intéressé par le croisement des regards sur les représentations de l’esclavage dans les sociétés actuelles et leurs dynamiques.

lien d’accès :

https://bbb-conseils.u-pec.fr/b/de--azz-jzg

Les prochaines séances auront lieu les :

  • Séminaire du Vendredi 25 juin , de 17.30 à 19.00

Harit Joshi
y présentera la communication suivante :

Trois études récentes sur la thématique "pouvoirs, savoirs et territoires" en Inde (médiévale, moderne et coloniale).

Je présenterai trois articles récemment publiés dans le cadre de ma recherche sur la politique et la société dans le monde indo-persan. Le premier est consacré à l’étude d’un ouvrage datant du 14e s., un compte-rendu des conversations entre un maître soufi et l’un de ses disciples. Il appartient au genre connu sous le nom de malfuzat (‘paroles rapportées’), qui constitue une importante source d’informations sur les principes du mysticisme et la vie quotidienne des hospices soufis dans le sultanat de Delhi (époque médiévale tardive). Le deuxième s’intéresse à la description physique d’un empereur moghol (17e s.) par l’un de ses chroniqueurs de cour. Le récit s’inspire des préceptes de la physiognomonie (ʿilm-i qiyāfa), une pseudo-science qui était censée être capable de déterminer les traits de caractère d’un individu en observant son apparence extérieure. La troisième retrace le sort des jardins moghols de Delhi, lieux d’agrément aménagés par les membres de l’élite politique lorsque l’empire était à son apogée. Censés rivaliser avec les jardins du paradis au moment de leur construction, ces jardins ont subi une transformation radicale à l’époque coloniale (19e – 20e s.), lorsque la dynastie moghole a cessé d’exister.

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  • Lundi 29 novembre de 18h à 19h30

Romane Batut (doctorante CESSMA) - « Sauvegarder, exposer et transmettre des savoirs en milieu touristique : l’exemple du centre culturel aïnou Upopoy (Hokkaido, Japon) »

Premier centre national et touristique sur la culture aïnou au Japon, « l’espace symbolique de l’harmonie ethnique » (Shiraoi, île de Hokkaido) aspire à sauvegarder et étudier un ensemble de savoirs et de patrimoines (historiques, techniques, religieux, etc.) de la population autochtone aïnou. À travers l’étude d’activités muséales, touristiques et scientifiques, la recherche anthropologique présentée ici tente notamment de saisir les différents processus et cadres de transmission de ces savoirs, ainsi que les enjeux sociopolitiques de la participation de divers acteurs sociaux.

En raison de l’heure tardive, cette séance aura lieu sur zoom : https://zoom.us/j/97218889634